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Le quatrième wagon
30 septembre 2009

Pour les illustrations, tu attends un petit peu parce qu'il est tard

340xAmie lectrice, ami lecteur, tu aimes le design, et tu as bien raison (et je te remercie d’accepter ce tutoiement certes un peu cavalier, mais aujourd’hui, c’est la journée du Mahatma Gandhi). Cependant, j’aimerais que tu m’accordes la possibilité d’un bémol, et j’attire tout particulièrement ton attention sur les objets de la vie quotidienne.

Car dans ce domaine, crois moi, il y a du boulot.
Oh que si.
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, aussi vais-je prendre un exemple qui va rendre ma démonstration limpide : les distributeurs de papier-toilette des endroits publics. Je vais d’ailleurs en profiter pour envoyer une salve du côté des fabricants de rouleaux par la même occasion, il n’y a aucune raison pour qu’ils s’en sortent la fesse propre. Ah Ah.

La dimension des rouleaux de papier-toilette destinés aux endroits publics est calquée sur celle du calendrier Aztèque géant de Chapultepec (qui pèse une demi-tonne). A l’aide d’un palan et de 2 gigantesques chausse-pieds, on les introduit dans un dévidoir un chouia plus petit, ce qui fait bien rigoler les fabricants qui, décidément, sont de joviaux compagnons.

Résultat : lorsque vous tirez dessus, le papier vient uniquement par minuscules fragments dont vous ne savez pas quoi faire, pendant qu’une longue queue d’usagers mécontents, et très pressés, s’amalgame lentement derrière la porte. Taratata, bien sûr que ça vous est arrivé, à moins que vous ne vous déplaciez jamais sans votre rouleau personnel. Dans ce cas, je ne voudrais pas être à votre place le jour où vous allez faire tomber, par mégarde, votre sac à main à la réception de l’ambassadeur Ferrero Rocher (vouvoiement, car la journée du Mahatma Gandhi ne dure que 2 minutes. Hé oui.)

Mais il y a pire.

Si le rouleau est encore vierge, il faut tâtonner en aveugle par la petite trappe, et trouver l’extrémité du rouleau (qui est collée à l’ensemble par 2 cm de cyanolite). En général, elle est tout en haut, autant dire aux îles Marshall, puisque l’endroit est inaccessible. Il faut alors tenter de faire basculer le rouleau du bout des doigts, et se râper l’ensemble des phalanges sur l’intérieur du dévidoir. Le résultat est nul. Je connais quelques personnes qui s’acharnent à trouver ce graal. Personnellement, au bout de quelques essais infructueux, j’arrache une énorme quantité de papier sur plusieurs épaisseurs, ce qui a pour effet de vider sur le sol la moitié du rouleau.
Pendant qu’à l’extérieur, la révolte gronde, et que tout le monde se demande ce que vous pouvez bien fabriquer pour faire autant de barouf dans un espace aussi exigu, d’autant que la fonction du lieu incite, en général, à la plus grande discrétion. Lorsque vous sortez enfin des toilettes, en sueur, couleur cape de toréador, avec la moitié des phalanges en sang, vous laissez immanquablement derrière vous un épais tapis de confettis de formes et de tailles diverses, et vous marchez comme le bossu de Notre Dame pour éviter de croiser les regards de vos successeurs. Qui vont nécessairement se poser beaucoup de questions, d’autant qu’il vous reste quelques copeaux collés aux semelles.Bille

Je ne vous parle pas de ces objets destinés à pourrir notre quotidien que sont les pince-à-épiler qui n’attrapent pas le moindre poil (mais qui parviennent malgré tout à vous vriller les nerfs et à semer tout un tas de petits points rouges sur votre épiderme), les emballages de DVD qu’on finit par arracher avec la pointe d’une clef, d’un tournevis ou d’une dent (en rayant au passage la jaquette, et c’est insupportable), ou des tasses à café en inox, inventées plus que probablement par Torquemada sous l’inquisition. Le métal, redoutablement conducteur, lui évitaient de se servir de pinces chauffées à blancs pour brûler les doigts des hérétiques, et c'est avec un petit sourire très cruel qu'il offrait avec grand volontiers une tasse bien chaude à ses victimes (le véritable nom de Torquemada était d'ailleurs Torquafémada, mais la tradition orale a malheureusement ses limites).

Merci, professeur Lefrézu-Pinchupinchu, à vous Cognac-Jay. (Compte tenu de l’incapacité des designers à produire des objets utiles et indolores, je ne vois pas pourquoi je me casserais le tronc à trouver une chute idoine).

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Commentaires
P
Sur le quai, j'ai attendu le 4ème wagon pour me rapprocher de la fête.<br /> <br /> "Tchin-Tchin" et que cette année t'apporte lumière, sagesse et pourquoi pas un brin de santé !<br /> <br /> Meilleurs voeux pour 2010<br /> <br /> Je t'embrasse,<br /> à bientôt,<br /> "Pas à Pas"
M
On l'a appelée mademoiselle Bille :<br /> - Mademoiselle Bille !!!<br /> Pour qu'elle revienne...<br /> <br /> Puis plus rien.<br /> <br /> Mademoiselle Bille, même si perso je ne suis guère célébrante, je vous souhaite un bout de l'an (avec le p'tit tout nu dans sa paille en amuse-bouche) :<br /> doux et plein d'amour.<br /> <br /> Mina
A
Sans compter que l'on peut aussi tomber sur un rouleau vide, et le carton...<br /> Merci!
M
Magnifique ! Que dis-je, magistral !!<br /> Enfin une étude sérieuse sur le sujet.<br /> Je finissais par croire que j'étais la seule à me zigouiller les doigts dans ce foutu engin à PQ !<br /> (Mais il manque la description du petit buit de la boîte métallique, ohhh qu'il est agaçant ce petit bruit creux ! Et l'odeur ! Celle du détergent mêlée à celle des fèces... Et ce brillant implacable du carrelage qui stimule la rétine. Non, vrai c'est un enfer !)<br /> <br /> Et les bouchons de sécurité (javel et autres) qu'on %*£$§çà" gnnn' n'arrive pas à ouvrir ? Hmm ?<br /> Bon c'est moins fun, il n'y a pas de spectateurs à la sortie... à part les mouflets qui se demandent pourquoi maman pète une pile.
A
Rhoo, et vous oubliez un détail essentiel ! La postuuuure dans le pur style "assise-debout", que nous devons conserver pendant toute la durée des aventures-de-ma-main-dans-le-dérouleur !
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